Existe-t-il de « bons » ou « mauvais » comportements ?

« Je souhaiterais que mon enfant se comporte bien ». Mais qu’est-ce qu’un « bon » comportement selon vous ?  Est-ce un enfant sage comme une image, qui reste sur sa chaise sans parler, sans bouger ? Un enfant qui fait tout ce que vous lui demander au moment où vous le lui demandez ? Je pousse un peu loin bien sûr, mais peut-être souriez-vous déjà tant cette image de « dressage » vous rappelle quelque chose… Vos parents tenaient-ils compte de vos ressentis, de vos besoins ? Aviez-vous droit à la parole dans votre famille d’origine ? Était-elle écoutée ? Vous expliquait-on parfois pourquoi l’on vous interdisait ceci ou cela ? Ou pourquoi vous étiez puni ?

Nous jugeons selon nos valeurs

Il n’existe pas UN « bon » comportement universel adapté à une situation donnée. Un type de comportement dicté par une norme censée être LA « bonne » norme. Chaque famille possède son système de valeurs permettant de juger ce qui est « bien » ou « mal »[1]. La société dans laquelle nous vivons, le pays, la culture, les traditions, nos expériences, nos relations vont colorer notre système de valeurs. In fine, chacun va se forger sa petite idée sur la manière dont les choses devraient tourner et sa vision du « bon » comportement. Mais y avez-vous déjà réfléchi ?

Quelles sont les causes de son « mauvais » comportement ?

Imaginons que vous avez listé vos valeurs (ce qui est important pour vous) vous permettant d’évaluer ce que sont les bons comportements pour vous (ce que vous voulez que votre enfant fasse, ce que vous ne voulez pas qu’il fasse).

Gardons à l’esprit que votre enfant, lui, ne connaît pas encore ces valeurs qui vous sont chères. Il mettra des années à les intégrer. Il vous faudra répéter, répéter, répéter parce que, non, il n’intégrera pas tout de suite ce que vous lui dites. Ce qui vous paraît évident ne l’est pas pour lui. Inutile de vous fâcher. C’est un enfant, il vit dans le présent, il sait ce qu’il est en train de faire maintenant et c’est tout… Votre rôle sera donc de lui apprendre vos valeurs avec patience et amour en gardant toujours à l’œil votre objectif : construire une relation positive avec votre enfant.[2]

Rappelons-nous qu’il apprend par imitation. Votre comportement, plus que vos paroles, sera son meilleur guide. Inutile de lui hurler qu’il est interdit de crier sur sa petite sœur…

Partons du principe qu’il n’a pas l’intention de vous nuire, mais qu’au contraire il ferait tout pour que vous l’aimiez, soyez vigilant à la manière dont vous réagissez à ce que vous appelleriez bêtises, caprices, défis et ce,  au risque d’abîmer votre relation et de lui donner de bonnes raisons de vous en vouloir. C’est un enfant… lui, il joue, il essaye, il est curieux et souvent maladroit (il éprouve ce nouveau corps dans l’espace et développe petit à petit ses capacités motrices). Et parfois aussi il a besoin de décompresser. Grâce à vous, mère aimante accueillant l’expression de ses émotions, il va pouvoir, sans risque d’abandon, décharger tensions et frustrations. A vous de vous y préparer au mieux (êtes-vous à l’écoute de vos besoins ? Depuis combien de temps n’êtes-vous plus parti en amoureux avec votre conjoint ?)

Un signal de détresse intérieure montré à l’extérieur

Sachant ce qui précède, nous nous devons dès lors, avant de crier ou punir (et je reviendrais sur les punitions dans un autre article) nous demander « quelle est la cause de son « mauvais » comportement ? ». Ce mauvais comportement nous montre à voir son inconfort intérieur, la manière dont il vit (mal) cette tension dans son corps, et sa difficulté à la communiquer à l’extérieur autrement que par le coup, l’arrogance, les cris, les pleurs, l’échec…

Au fond ce « mauvais » comportement est à prendre comme un symptôme. Le signal de cet inconfort dont il essaye de se débarrasser. A nous, adultes, parents, à accepter ce mécanisme pour ce qu’il est (un signal de détresse intérieure montré à l’extérieur), à chercher le besoin non satisfait et à lui apprendre à mettre des mots sur ses sensations, ses émotions pour ensuite l’amener à se réguler, à aller chercher ce dont il a besoin dans le respect de soi-même et de l’autre.

Mettre des mots

Dès aujourd’hui, avant de conclure qu’il est gauche, bête, borné, méchant ou mal intentionné – les étiquettes ont la vie dure et vont rapidement le limiter, l’inhiber ou le pousser à agir pour vous donner raison – prenez un temps de recul, respirez, décrivez les faits, la situation et aidez le à comprendre ce qu’il lui arrive en mettant des mots pour lui, avec lui…

Tout cela paraît très simple non ? Mais avez-vous appris ce langage bienveillant ? Savez-vous reconnaître les signaux physiques de votre propre inconfort ? Quand votre corps dit oui ou non, prenez-vous le temps de l’écouter ? Et là maintenant, à la fin de cet article, de quoi auriez-vous besoin ?

[1] Bien ou mal est déjà un jugement en soi. Nous devrions  d’ailleurs parler de comportement adapté ou inadapté à une situation donnée, dans un espace donné, à un moment donné.

[2] La parentalité positive ou bienveillante cherche à créer des relations positives entre parents et enfants ; à sortir des interactions conflictuelles et destructrices de la relation ; à sortir du dressage, des relations de pouvoir, de la peur et de la honte ; à susciter chez l’enfant une bonne estime de lui et à créer de la confiance en soi ; ceci afin de permettre à l’enfant de développer pleinement ses potentiels.

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